FICHIER 6C46

FICHIER SOCIO-GENEALOGIQUE DU FAUBOURG SAINT-ANTOINE
DE 1860 à 1864


Etabli par Christine JUHEL
et croisé avec nos fichiers
par Georges Claude LEBRUN
et vérifié par Monique MIESCH



Fichier réalisé à partir des actes de l’état civil parisien
Almanach du Bottin
Journaux divers et partiellement par Gallica
Annuaire des faillites par le Tribunal de la guerre chez Godement par Gallica
Annuaire des notables commerçants de la ville de Paris de Techener par Gallica
Nomenclature des rue de Paris de Louis Lazare par Gallica
Et autres sources



Fichier croisé 6C46


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Source :


Avant tout : Hippolyte LEBRUN, ébéniste, 1823-1906, ouvrage destiné à la famille ; google ; wikipédia ; journaux et ouvrages divers dont les Dames du Faubourg de Jean Diwo ; Archives diverses dont sont issus nos fichiers 1A et K (baptêmes religieux) ; fichier 6C45 (les élections politiques) ; fichier 6C45 (étude socio-généalogique de Christine Juhel) etc.


Contenu :


Grâce à l’exceptionnel recensement fait par Christine Juhel, portant sur les années 1860 à 1864 de la rue du faubourg Saint Antoine, c’est plusieurs milliers de patronymes croisés avec nos propres fichiers que « eclatdebois » ajoute à son site et dont au moins la moitié des noms sont nouveaux. D’autres rues avoisinantes viendront s’ajouter.
Dans l’ouvrage précité, Hippolyte Lebrun, ébéniste, mon trisaïeul paternel, arrivé à Paris entre 1827 et 1835, dans la charrette de son père Nicolas, voiturier, ancien laboureur et vigneron bien modeste qui avait vendu le peu de bien qu’il possédait en Haute-Saône, venu à Paris pour y chercher du travail à la mort de son épouse, son fils de 23 ans plus jeune que le dernier des autres fils, et peut-être laissé sur les marches de l’église, ou au mieux, aux bons soins du curé Chanal, curé de Charenton…
En 1810, c’est l’époque où Georges Diebolt d’origine alsacienne et l’oncle du sculpteur du zouave du Pont de l’Alma exerce à Paris. Il y a 6.000 artisans du meuble en 1850, lorsque Hippolyte, son gendre, exerce à son tour, on en compte 32.000, soit cinq fois plus.


Trente ans plus tard, en 1880, on dénombre 2.100 patrons ébénistes, 900 patrons menuisiers en siège, et 3.600 sculpteurs sur bois, travaillant pour les uns et les autres. Hippolyte, lui, à ce moment là, est dit soit marchand de bois à ouvrer, c’est-à-dire qu’il approvisionne bien modestement les deux corporations, soit marchand de pieds de tables.
Au milieu du XIXe siècle le chiffre de l’exportation du meuble est multiplié par six par rapport aux décennies précédentes. La renommée de l’ébénisterie française n’a pas son égale en Europe.


Voici maintenant, outre la répartition des artisans, on dit alors les maîtres, puis les patrons. Comment se répartissent les ouvriers dans les ateliers, on peut procéder à un classement en quatre catégories.
La première est constituée de prolétaires du meuble, les trôleurs, au nombre de 9.000 qui vivent dans la misère. Principalement étrangers, Italiens, Flamands, Wallons, Luxembourgeois. Le nom de trôle vient du verbe trôler, promener en se balançant, car tous les samedis, ils portent leurs meubles, pour les vendre dans les rues du faubourg. On travaille chez soi, une pièce pour travailler, une pièce pour vivre.


La seconde catégorie, est celle des fabricants de meubles courants, soit environ 7.000, dont la moitié est française et l’autre moitié est belge, luxembourgeoise et allemande. A mon avis, Georges Diebolt, le beau-père de Hippolyte Lebrun appartient à cette catégorie. Jusqu’au Second Empire, ils fournissent des meubles à la bourgeoisie citadine. Ils disposent souvent d’un magasin de vente et parallèlement peuvent être façonniers, c’est-à-dire sous-traitants des maisons de mobiliers du Faubourg, en assemblant des pièces des différents meubles. Vers 1865, tout change avec l’apparition des grands magasins. Tout retard est dramatique et risque d’occasionner la rupture du contrat provoquant le chômage des ouvriers, qui viennent grossir le nombre des trôleurs. C’est l’époque ou presque tous les ateliers fabriquent les salles à manger style Henri II, recopiée à l’infini.
Troisième catégorie, celle qui est l’héritière des grands ébénistes du XVIIIe siècle soit 4.000 ouvriers, corps d’élite de la production de luxe. Ils sont en fait les seuls fabricants dont le public entend parler, parce qu’ils réalisent des meubles dont les prix de vente sont exceptionnellement élevés. Parmi les grandes maisons : celles de Damon, Millot et Colin, Krieger sont des modèles d’entreprises artisanales mais modernes. Elles réunissent sous un seul toit tous les métiers, c’est-à-dire de 50 à 300 personnes.


Enfin, quatrième catégorie, celle des articles de luxe : vastes pièces où sont alignés des établis avec des presses sur le côté, non loin d’une cheminée où chauffe la colle, la sorbonne. Le contremaître dirige toute une équipe et contrôle le travail à partir de ses plans et croquis établis par les dessinateurs. Cette catégorie d’ateliers ne compte pas plus de 500 ouvriers, véritables artistes. Les meubles très onéreux, nécessitent bien sûr qu’il soit fait appel aux sous-traitants : doreurs, ciseleurs, bronziers, etc.
C’est donc environ 20.000 ouvriers, artisans, maîtres ébénistes qui concourent à cette immense production sans parler de la sous-traitance.


Il faut peindre aussi le décor. C’est avant tout la rue du faubourg Saint Antoine qui est son arête dorsale. De part et d’autre de celle-ci, une multitude de cours en sont l’une des caractéristiques. De plus en plus, nombre de passages sont ouverts, permettant de joindre les autres rues parallèles au Faubourg.
A l’époque où Hippolyte se retrouve à Paris, nombre de ces passages n’existent pas. De même que ne sont pas encore tracées les grandes artères que nous connaissons de nos jours. C’est une quinzaine d’années plus tard que le quartier va se transformer en un gigantesque chantier.
Le quartier ne possède encore qu’une paroisse, celle de Sainte Marguerite, les églises de Saint Eloi et enfin de Saint Ambroise n’ont pas encore vues le jour.
Ce quartier, dont la population des ébénistes a toujours manifesté beaucoup d’indépendance, ne serait-ce parce que, bien avant la Révolution ils bénéficiaient des fameuses franchises. 1789 a aboli les corporations, mais un certain esprit d’indépendance demeure vivace.
Toutefois, cette véritable fourmilière ouvrière, comme étant un bouillon de culture est convoitée par les révolutionnaires de tout bord, qui à l’aube des tourmentes, y voient un foyer insurrectionnel idéal pour y faire germer leurs idéologies.
Voici quelques décennies, toutes les cours perpendiculaires au faubourg Saint-Antoine n’étaient que des potagers. Elles servent désormais de remises pour le stockage des planches, prêtes à être usinées.


Lorsqu’on consulte le cadastre, ces immeubles de un à trois étages, rarement d’avantage, au-dessus des ateliers, ne sont occupés que par des gens de la profession. Plusieurs cours peuvent se succéder, séparées par un autre corps de bâtiment sur voûte. A chaque palier, plusieurs famille cohabitent, chacune d’elle occupe une, voire deux pièces, dites à feu, c’est-à-dire munies d’un poêle, mais sans eau. Celle-ci se puise au mieux dans la cour, assez souvent à une fontaine sur le Faubourg. Et dans chaque pièce à feu, de dix, quinze mètres carrés, vivent cinq, six, huit personnes. Souvent une partie de cette pièce ou de ce logement est celle du chef de famille qui est un trôle. C’est-à-dire un travailleur à façon à qui est sous-traité de l’ouvrage. Mais les salaires étant modestes, celui de l’épouse ou d’un enfant s’avère indispensable. Elles peuvent être couturière à domicile ou lavandière, blanchisseuse.
Il flotte sur tout ce quartier des odeurs qui lui sont particulières. Parfois, les cours conservent de leurs anciens potagers de tenaces lilas, lesquels au printemps, embaument les abords. Mais surtout, régnait sur cette cité du meuble, les odeurs de bois raboté, de la sciure, de colle, des vernis et des teintures.
Il n’y a que là aussi, où règne cette ambiance, cette musique dont la concentration ne se retrouve nulle par ailleurs. De toutes les cours, de tous les ateliers, monte le martèlement des maillets et des ciseaux à bois, le crissement des scies, le chuintement des rabots et des varlopes. Dans les rares ateliers qui en sont équipés, on ne peut pas ignorer la morsure stridente, monocorde de la scie électrique, la machine à vapeur est désormais présente.
Seul, le travail des sculpteurs sur bois, s’effectue dans un silence presque total, l’artiste uniquement préoccupé de faire naître du bois avec perfection, la création du dessinateur, qu’il s’ingénie à reproduire, maniant avec minutie une infinité de gouges.
Le faubourg Saint Antoine, est tout près de Paris, mais c’est une petite cité en soi, c’est avant tout le quartier des gens du meuble. Il n’y a pas très longtemps, à partir de la porte Saint Antoine les gens, lorsqu’ils la dépassaient, avaient l’habitude dire, je vais à Paris. Maintenant, le quartier en fait partie intégrante. Lorsqu’ Hippolyte y fait son apprentissage d’ébéniste vers 1835, car son parrain était menuisier en Haute-Saône, il a peut-être appris ce métier chez lui. A l’opposé, après les Barrières du Trône, il n’y a pas à aller très loin pour découvrir presque la campagne, en tous cas les terrains des maraîchers.


Revenons au Faubourg : un quartier ouvrier, populeux, plein de vie, prompt à s’émouvoir, à s’enflammer. La première fois, ce fût voici une quarantaine d’années, lors des journées révolutionnaires de 1789, celles qui devaient permettre de bâtir un monde nouveau, plus juste …
En amont, au niveau de l’approvisionnement il y a les fournisseurs de bois. Des essences de toutes sortes. Il y a les bois de nos provinces bien sûr, le frêne, le chêne, mais des bois plus précieux, le merisier, le noyer, l’orme, le citronnier.
Et puis les ébénistes vont être de plus en plus demandeurs d’essence venant de fort loin, l’ébène bien sûr, dont vient le nom d’ébéniste, mais aussi le palissandre, l’acajou, l’amarante, le sycomore, le cèdre.
Mais les bois les plus simples, ou les plus précieux ne sont rien, sans la besogne des dessinateurs qui allient à la fois l’esprit créateur, et la demande des marchands, des ornemanistes (les futurs architectes d’intérieurs) et de leurs clients.
Il n’est pas possible de citer toutes ces professions qui concourent à ces créations, à l’origine œuvres uniques, toutes différentes, somptueuses, puis au fur et à mesure que la machine va supplanter la main de l’homme, œuvres copiées, recopiées, reproduites d’innombrables fois, telle les buffets Louis XII.
Bien sûr, à la base, il y a le menuisier, l’ébéniste, le fabricant de chaises, le fabricant de pianos. Mais autour de ces professions se côtoient, dépendantes, indispensables l’une à l’autre, intimement mêlées, travaillant à la demande, toutes ces spécialités dont on ne soupçonne pas souvent la diversité. J’ai souvent recensé une dizaine d’artisans différents, oeuvrant sur un même meuble.


A la base, bien sûr, il y a les clients en relation avec les marchands, les agents de commerce, les ornemanistes.
Mais dans un certain nombre de cas, lorsqu’il s’agit de commandes particulières, interviennent les dessinateurs qui créent les meubles sur mesure, à la demande.
Dans le cas de commandes importantes, il y a les cloutiers qui traitent avec un négociant important et la fabrication est sous-traitée auprès d’artisans spécialisés en menuiserie, placage, vernissage, etc, mais cela ne concerne que des meubles courants.
Viennent ensuite les artisans : menuisiers, anciennement les huchiers, puis les tourneurs sur bois, les ébénistes, le fabricants de sièges et les fabricants de pianos, de billards, de caisses pour les horlogers, etc.
A partir de ces métiers de base, bon nombre de spécialités interviennent éventuellement pour donner encore plus de richesse aux meubles. Ce sont les sculpteurs sur bois, bronziers et vernisseurs au tampon. Si le marchand et son client sont encore plus exigeants, on peut faire appel à d’autres techniques, d’autres apports : celui des inclusions de nacre, de bois précieux, d’émaux, de filets de métaux, c’est l’œuvre des marqueteurs.
Mais on ne peut passer sous silence, d’autres apports : ceux qui sortent des mains expertes, véritables artistes du métal que sont les serruriers, ou de celles des polisseurs de marbre.
L’énumération ne doit pas omettre bien d’autres professions. Les unes vont permettre d’achever le travail des ébénistes en matière de lits auxquels participent les plumassiers, cardeurs de laine, matelassiers.
Et concernant les chaises, fauteuils, dès que le travail des ébénistes est achevé, ce sont les tapissiers et tisserands qui travaillent les velours, soies, toiles de jouy, percales et les indispensables cloutiers, passementiers et brodeurs qui prennent le relais de ce bel ouvrage.
Pour toute une série de petits meubles, par exemple les jardinières d’intérieurs, toujours en aval des ébénistes, permettent aux ferblantiers, étameurs et polisseurs de métaux, d’exercer leurs talents.
S’il s’agit de psychés, on ne peur qu’être admiratif par les miroirs biseautés, taillés avec la même maîtrise que les faces d’un diamant.


Voilà une énumération sans doute incomplète, mais qui exige que l’on n’omette pas tous ces métiers qui approvisionnent en produits, en outillages, ou procèdent à la remise en état des outils. Parmi ceux-ci, citons : les fabricants de colles, de vernis, de teintures, de cires. Quant à l’outillage, il est du ressort du fabricant de gouges ou des aiguiseurs d’outils. Aucun n’est inutile, chacun exige une technique qui concoure à la réalisation de chefs d’œuvre qui ont participé au renom des métiers de l’ameublement. Mais la description ne serait pas complète si l’on ne mentionnait pas le va et vient des multiples charrettes à bras tirées par les apprentis transportant les commodes, fauteuils ou bois de lit chez les vernisseurs, les tapissiers ou autres sous-traitants. Voilà bien succinctement un aperçu sur les métiers et les techniques, où se dessinent, où sont fabriqués, et sans exagération aucune, où sont peaufinés ces meubles, que les nations du monde entier nous ont enviés des siècles durant.


Vue de l’extérieur c’est une vision plaisante qui doit se présenter au promeneur ; mais cette image est trompeuse. Vers 1835, le feu gronde dans le Faubourg, la grogne des ouvriers et de leurs épouses (ne les oublions pas), va vite devenir un souffle puissant qui va enflammer Paris et principalement le quartier. L’émeute est proche, suscitée par la détresse du prolétariat qui vit dans une extrême pauvreté tandis qu’une nouvelle bourgeoisie d’affaires uniquement préoccupée par son propre intérêt, d’une suffisance déconcertante, et mise en place par les Rois Louis-Philippe et Charles X, ne veut rien entendre, rien voir, rien admettre. La révolte des soyeux de Lyon n’a pas servi de leçon.
Les journées de travail sont longues, trop longues, douze heures, quinze heures parfois. Pour les hommes, comme pour les femmes et les enfants, souvent au travail dès 8 ans. Le salaire permet seulement de ne pas mourir de faim. Aucun superflu n’est possible, avec plusieurs enfants, le salaire de la femme et des jeunes enfants est souvent indispensable, ne serait-ce que pour payer le loyer et manger à sa faim.
Les années passent. Ce métier lui plaît bien à Hippolyte. Il voit sortir des ateliers des chefs d’œuvre de marqueterie, ou des meubles vernis au tampon, qui sont de véritables miroirs. Des meubles dont les prix sont pour lui inabordables. Certains partent pour des appartements luxueux de Neuilly ou pour des ministères. Les ébénistes ui ont travaillé à ces chefs-d’œuvre ont même parfois la larme à l’œil de voir partir ceux-ci. Ils veillent eux-mêmes à ce que les meubles chargés sur les charrettes à bras, que les apprentis mènent à leurs clients, soient parfaitement protégés. Ils regardent ces bijoux de l’ébénisterie s’éloigner vers leur propriétaire. Eux, qui sont capables d’usiner ces merveilles, n’en possédèrent jamais de tels, et ils rentrent pensifs dans leur atelier pour s’atteler à de nouvelles besognes.
Mais le cœur n’y est pas, la colère gronde dans les ateliers en cette période ou les salaires des ouvriers sont les plus bas de l’histoire sociale, une telle injustice, de telles inégalités ne peuvent pas perdurer sans, que s’installe un climat de rancoeur, de contestation, voire de haine. Un tel mépris de la part des classes dirigeantes ne peut que provoquer des foyers d’agitation, que cette nouvelle bourgeoisie d’affaires devrait écouter, ou tout moins entendre. Et il n’y a pas que la presse socialiste naissante, qui vitupère contre l’injustice sociale. Même des journaux confessionnels font entendre leur voix. Tel cet hebdomadaire protestant, pourtant peu enclin a prêcher la révolution ouvrière, fait-il entendre sans ambiguïté sa voix. Le Semeur écrit à l’attention de toute la population laborieuse, et d’obédience luthérienne, très présente dans ce quartier des ébénistes : qu’est-ce donc que la propriété pour celui qui n’a rien ? Aussi longtemps que le salaire suffira à peine aux besoins du jour, l’homme du peuple, verra dans la propriété un privilège ! La révolte gronde, la révolution en fera son lit.



Historique :


Ce quartier était proche de l’abbaye Saint Antoine des Champs et s’est, dans un premier temps développé sous la protection de ses abbesses. Entre la fin du XVIIe et le début du XVIIIe siècle, une douzaine de congrégations religieuses s’y installent dans le prolongement de la rue Saint Antoine. D’ailleurs, le quartier relevant alors de l’église Saint-Paul et s’est érigé ensuite en paroisse Sainte Marguerite. Avant 1860, et le renouvellement complet de Paris, le faubourg Saint Antoine appartient au VIIIe arrondissement. Après cette date, ce sera le 11e et 12e. Ce quartier malheureusement n’est plus de nos jours, cet ensemble industrieux de la fabrication du meuble. Toutefois l’école prestigieuse Boulle, y est encore implantée. Mais lors de sa création, le Faubourg est une ancienne voie romaine qui traverse Paris d’Ouest en Est. Louis XI accorde aux abbesses des privilèges qui exempte ses habitants des règles de jurande et donnent au faubourg Saint Antoine, un formidable essor artisanal puis industriel. C’est ce qui fera jouer plus tard, à ce quartier un rôle déterminant dans l’histoire révolutionnaire de Paris. Vont y éclater bien des révoltes, se tramer bien des complots. C’est dans ce quartier que commence la Révolution. C’est là que se recrutent les vainqueurs de la Bastille. C’est là que se préparent les journées du 20 juin, l’anniversaire du serment du Jeu de Paume et du 10 août 1792 , la chute de la monarchie.


C’est là que se dressent les barricades en 1830, 1848 et 1870. Mon ancêtre Hippolyte, qui a vécu sous l’autorité de trois Rois, un Empereur, deux Républiques et huit de ces présidents. C’est dire qu’il a connu nombre d’événements. Entre autre, c’est sous ses fenêtres que le député Boudin est mort sur une barricade pour 25 francs par jour ; c’est comme témoin qu’il est entendu lors d’un attentat, puisqu’il travaillait dans un atelier tout proche, etc. C’est le Faubourg de toutes les révolutions politiques et technologiques. C’est là que va se développer l’industrie du textile, l’ouverture du canal Saint Martin en 1825 renforce les vocations industrielles du Faubourg. On y trouve des industries les plus diverses : fondeurs, mécanique, quincaillerie, etc.


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